Concentration

Méthode POMODORO : je l’ai testée pendant 100 jours

méthode pomodoro
Ecrit par Jean-Yves Ponce

La méthode Pomodoro consiste à travailler exclusivement par sessions de 25mn, espacées de 5mn. Tous les 4 cycles, vous devez faire une pause plus longue de 30 minutes.

Cette méthode bien connue a été créée par Francisco Cirillo dans les années 80, et était censé augmenter la productivité des équipes.

Pour une explication détaillée de la méthode Pomodoro et son histoire, vous pourrez vous référer à la vidéo que j’avais faite sur le sujet il y a quelques temps.

La méthode Pomodoro promettait d’augmenter vos capacités de concentration et d’être tout simplement plus efficace au quotidien, de mieux gérer votre temps, et de moins procrastiner.

Est-ce que cette méthode est toujours valable de nos jours ? J’ai voulu savoir.

L’expérience de 100 jours de méthode Pomodoro

Je me suis lancé dans l’expérience pendant 100 jours, de ne travailler en faisant QUE cette méthode. Que ce soit pour écrire mes livres, tourner mes vidéos youtube, la paperasse administrative, les réseaux sociaux…

Tout ca avec seulement un timer de 25mn et des pauses. Je vous livre mon retour d’expérience, comment ca s’est passé, les leçons que j’en ai tirées, les erreurs que j’ai commises, et les succès inattendus que j’ai récolté.

Je vous dirais tout dans cet article.

Juste avant de commencer, je tiens à remercier Valentin et Hervé qui m’ont généreusement encouragé sur Tipeee ! MERCI du fond du cœur les amis ! Si vous aussi vous soutenez mon travail, rendez-vous sur ma page tipeee (lien en description) et récupérez vos contreparties en échange de votre soutien

Le premier jour, j’ai décidé de faire la méthode seul à la maison. Confinement oblige, je n’avais de toute façon pas la possibilité de faire autrement.

J’ai donc mis une alarme sur mon téléphone et je me suis lancé dans ma routine habituelle, à savoir, consulter et répondre aux emails, puis créer du contenu. Ce jour là c’était un article pour mon blog.

Et je me souviens du tout premier timer, quand la sonnerie a retenti. C’était assez dingue. Je n’avais pas vu le temps passer.

Et là pour suivre la méthode Pomodoro, j’étais censé mettre seulement 5 minutes de pause et repartir pour 25.

Ca a été mon premier échec.

Je me suis levé, je suis allé dans le frigo, et quand je suis revenu travailler, ma pause avait duré en fait plus de dix minutes.

J’ai relancé un chronomètre de 25 minutes et j’ai retravaillé. Je connaissais déjà la méthode, mais de là à ne faire QUE cela toute la journée, c’était vraiment l’inconnu.

Au bout du deuxième chronomètre, j’étais frustré.

Le temps passait trop vite, et au moment où j’avais enfin trouvé quoi faire, boom, la cloche retentissait, et j’étais obligé de m’arrêter.

La troisième fois, pareil, j’ai pris trop de temps pour faire la pause.

Le drame est intervenu à la fin du 4e cycle, là où vous êtes censé faire une pause de 30 minutes pour repartir.

Ma pause a duré deux heures et il m’a fallu toute ma volonté et la perspective de réaliser ce défi pour m’y remettre.

Je n’avais aucune envie de continuer.

J’ai tenu bon, en ne suivant pas scrupuleusement la méthode au niveau des pauses, puisque je prenais plus de 5 minutes.

Dès la fin du premier jour, j’avais de gros doutes sur la possibilité de ne travailler QUE comme cela pendant 100 jours.

Et puis la solution est venue de l’extérieur, une fois de plus.

Jour 2-15

Parmi les projets sur lesquels je travaillais, il y avait l’idée de créer un endroit virtuel. Une salle zoom dans laquelle je donnais des petites interventions et des astuces pour la mémoire au début.

Petit à petit des membres de la communauté sont venus, et lorsque j’ai parlé de la méthode Pomodoro, l’une des personnes a réagi en disant :

« ah oui, on faisait ça également en groupe une fois par mois dans une autre communauté… »

Là ça a fait tilt dans mon cerveau.

Je trouvais cette idée géniale, mais je voulais la pousser encore plus loin. Je voulais la faire tous les jours.

Le but était de créer un lieu virtuel dans lequel on tournerait toute la journée en ne faisant QUE suivre la méthode Pomodoro.

Dans les 15 premiers jours, j’avais baptisé cet endroit « bibliothèque virtuelle », et le rythme était lancé.

Je crois sérieusement que si j’avais fait cette expérience seul chez moi, je n’aurais pas terminé les 100 jours.

Le fait est que beaucoup de gens connaissent la méthode, mais très peu l’utilisent vraiment au quotidien.

Le faire en groupe a tout changé et m’a permis de réaliser ce défi.

Au début on n’était que quelques uns à se prêter au jeu, mais rapidement on a grossi en taille.

Travailler avec la méthode en groupe, cela rendait le travail vraiment agréable. Même si on ne bossait pas sur les mêmes sujets, le fait d’avoir des humains qui peuvent vous voir bosser en LIVE, ca aidait à se motiver.

Pourtant malgré tout cela, tout n’était pas parfait, et l’expérience aurait pu tourner court à cause de 2 problèmes majeurs.

  1. La première chose qui me frustrait énormément, c’était ce temps de 25 minutes. Je savais qu’il était indiqué pour se concentrer efficacement, qu’il ne fallait pas trop en faire, mais souvent je me retrouvais très frustré parce que je manquais de temps justement, et que j’étais interrompu pile au pire moment.

Et 2- on prenait des pauses trop longues, ce qui fait qu’on avait quand même du mal à s’y remettre en milieu de journée. Je parlais avec plein de gens au parcours intéressant, et du coup, il était très difficile de respecter les pauses de 5mn.

Ca s’étalait facilement sur 15mn voire plus.

J’ai donc du trouver deux solutions à ces problèmes.

Jour 15-30 de la méthode Pomodoro

Le premier problème, c’était ma frustration à la fin de chaque timer. 25 minutes, ca passe très vite. Mais encore plus vite que vous ne l’imaginez.

Et toute la journée comme ça, je peux vous dire que vous ne voyez absolument pas passer les journées.

Pour ne pas être frustré par les interruptions des pauses, j’ai décidé de créer une to-do list, faites la veille, conformément à ce que j’écrivais dans mon dernier livre concentraction.

J’écrivais une série de missions que je devais réaliser lors des pomodoros. Et ça marchait assez bien. Au début de chaque timer, je savais exactement ce que je devais faire.

Avec le temps, je me suis rapidement aperçu que j’abattais bien plus de travail à faire ainsi. Malgré cela, tout n’était pas réalisable en 25 minutes.

Si ce n’était pas un problème de se faire interrompre en plein montage de vidéo, c’était bien plus problématique de se faire interrompre en plein flow d’écriture.

A ce jour, je n’ai pas trouvé de remède miracle et cela reste un problème majeur pour moi, mais les bienfaits m’apportaient tellement que je n’avais absolument pas envie de lâcher l’expérience.

AU niveau du deuxième problème (les pauses qui s’étendait), j’ai pris une décision radicale : strictement respecter les 5 minutes.

J’en ai parlé au reste de la communauté de la bibliothèque virtuelle, ils étaient d’accord.

Donc au bout du 20e jour, on était à respecter strictement la méthode : 25mn de travail, 5 mn de pause, et 30mn de pause tous les 4 cycles.

Ce fut l’une des meilleures décisions concernant cette expérience, parce que 5mn c’est tellement court que cela ne vous interromps pas vraiment si vous êtes sur un gros truc.

En même temps, cela laisse le temps de se dégourdir les jambes, boire un coup, voire de méditer.

Au bout du trentième jour, je me suis rendu compte que je faisais totalement abstraction des autres caméras et du zoom pendant que je travaillais.

C’était devenu la norme, et je ne me sentais plus observé dans ce que je faisais.

Le plus gros bénéfice de la méthode, c’est que je terminais mes journées en forme alors que d’habitude, j’étais plutôt fatigué nerveusement de ma journée.

Là, en faisant du pomodoro toute la journée depuis autant de temps, je me suis rendu compte que j’avais encore beaucoup d’énergie en fin de journée, ça me surprenait moi-même car j’étais capable d’aligner une bonne qualité de travail tout le long.

Mais mêmes les bonnes choses ont une fin.

Jour 30-60

A ce niveau là, j’organisais tout mon travail ou presque en Pomodoro. La seule chose que je ne pouvais pas compresser en 25mn, c’était les séances de coaching qui me faisaient sauter une pause.

Mais ce n’est pas grave, car je ne me sentais pas perturbé du tout.

Au bout d’un mois dans l’expérience, un phénomène est apparu : une espèce de burnout.

Comme si le mois que j’avais passé à faire du pomodoro était en surrégime et que mon énergie commençait lentement mais sûrement à m’abandonner.

Je commençais à faire des pomodoros que j’appelle « non constructifs ». Je n’étais plus aussi efficace, et je commençais à faire des journées où je terminais plus fatigué.

Et ce qui m’a fait encore plus peur, c’est de voir que d’autres gens dans la bibliothèque virtuelle commençait à éprouver les mêmes symptomes !

Une sorte de baisse de régime et une humeur un peu plus maussade.

J’ai passé du temps à déterminer d’où venait le problème.

Et j’ai fini par identifier une cause probable et importante : le fait de vouloir faire trop de choses dans une même journée.

J’avais une to-do list assez conséquente à faire par jour, et même si cela marchait bien au quotidien, il est arrivé un moment où je commençais à me sentir dépassé.

Alors, j’ai changé mon fusil d’épaule. Je ne faisais plus une to do list par jour, mais simplement une mission que je devais réaliser chaque jour, pas plus.

Par exemple, une journée, mon but était simplement de changer une page sur mon site. C’est tout. Une autre journée, ma mission était de perfectionner ma page linkedin. Une autre était de ranger mon bureau. (oui juste ca)

Mais le but de ces missions, c’était juste d’enclencher la machine sans me mettre la pression. Je pensais que faire cela allait me donner l’énergie nécessaire pour enchainer.

Et j’avais raison.

Je me suis rapidement mis à d’autres tâches, et j’ai pu ainsi retrouver mon efficacité sans éprouver de fatigue.

Mais je dois vous avouer quelque chose :

Au bout du 40e jour du défi, je n’avais plus du tout envie d’arrêter, mais c’est là que j’ai commis une erreur de débutant.

Jour 60-100

Plus de deux mois après le début du défi, j’ai commencé à appliquer la méthode à d’autres activités que le travail, comme par exemple le ménage, et la lecture.

Je me planifiais littéralement des pomodoro aspirateur, et des pomodoros lecture de roman. Je me disais que cela virait un peu à l’obsession, mais je ne me suis pas trop inquiété, car quand je me lance un défi, j’ai tendance à vouloir faire les choses à fond.

Et j’ai fait l’erreur de vouloir convaincre trop de gens de vouloir tester la méthode. C’est une erreur classique que j’avais fait au tout début de Potion de Vie, quand je voulais que tout le monde utilise des techniques de mémorisation pour tout, alors que les gens n’étaient pas en demande.

Beaucoup de gens à qui je parlais n’avait aucune intention de bosser par rythme de 25mn comme moi, mais j’essayais  quand même de les convaincre que c’était mieux, etc.

Ca vous est peut être déjà arrivé d’être tellement convaincu d’un truc que vous saoulez tout le monde avec ça. Du coup, je finissais frustré que les gens n’essaient pas.

Je voyais des gens arriver dans la bibliothèque virtuelle et ne pas rester. Ca m’énervait.

Je leur en voulais même.

Ce que j’ignorais, c’est qu’en faisant cela, c’est comme si je cherchais à prouver quelque chose. Non seulement cela ne sert à rien, mais en plus cela vous fait dévier votre focus. Vous devriez vous concentrer à avancer vos projets, pas chercher à enrôler les gens dans votre truc.

Bref.

L’important c’est que j’ai vraiment pris conscience que j’avais progressé.

Typiquement après 2 mois à tester quelque chose, vous avez tendance à vous retourner pour dresser un bilan.

Et les résultats ont été assez clairs en ce qui me concerne :

J’ai gagné enormément en productivité, et en sérénité.

Pourquoi en sérénité ?

Je m’explique.

Avant mon expérience, pour publier une vidéo chaque semaine, j’écrivais le jeudi matin, je tournais le jeudi soir et je montais tout le vendredi pour être stressé et publier juste avant 17h.

Inutile de vous dire que j’étais vraiment stressé tous les vendredis et qu’il ne fallait rien me demander ce jour là.

Mais au bout du 60e jour de pomodoro, mon processus a changé tout naturellement.

J’écris et je tourne le mardi, et la vidéo est prête le mercredi soir. A vous de me dire si vous trouvez que les vidéos de ces derniers mois valent celles d’octobre 2020. Je serais curieux d’avoir votre avis d’ailleurs !

En tout cas je me sens bien mieux, et je n’ai pas l’impression de travailler plus.

Pourtant, c’est très clair, je passe tout simplement plus de temps en mode concentré à faire du travail effectif.

Le temps passe toujours très vite, je suis toujours frustré d’être interrompu en pleine écriture par la sonnerie du timer, mais j’ai appris à m’y faire car cela ne me déconcentre pas tant que cela.

Qu’est-ce qu’il se serait passé si j’étais resté à écrire et à ignorer le timer ?

J’aurai probablement tout écrit d’une traite, mais j’aurais sans doute été incapable de me reconcentrer une heure d’affilée plus tard dans la journée. Je me connais, j’aurais procrastiné sur beaucoup de trucs, et au final, j’aurais moins avancé.

En conclusion de cette expérience, je peux déjà vous dire que ce n’est plus une simple expérience, c’est un mode de vie. Je compte en terme de pomodoro, je pense mes rendez-vous en terme de Pomodoro.

Cette méthode fait partie de ma vie. Tout comme la bibliothèque virtuelle que j’ai créé pour l’occasion.

Je suis également certain que je n’aurais jamais réussi à réaliser cette expérience sans ce lieu. La force du groupe est tout simplement supérieure à n’importe quelle force de volonté.

Pour moi, les gens connaissent la méthode pomodoro, mais ne l’utilisent jamais vraiment car il y a deux clés pour que cela marche.

La première c’est la régularité. Si vous souhaitez que cette façon de travailler vous apporte, alors vous devez vous engager à la pratiquer tout le temps, tous les jours et à respecter scrupuleusement le timer. 5 mn, ce n’est pas 6, ni 30.

Et la deuxième clé, c’est d’avoir une mission. Il n’y a rien de pire que de déclencher un timer de 25mn et de l’utiliser juste à chercher ce que l’on devrait faire. Cette question doit être réglée avant de commencer.

Est-ce que je continuerai cette expérience « méthode pomodoro » ?

Pour moi la réponse est un grand OUI évident, et même si j’ai dis que c’était une erreur, je vais quand même essayer de vous convaincre de venir rejoindre la team Pomodoro.

Ne restez pas seuls. Avancons ensemble.

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