Introduction
Dans le domaine du développement personnel, il existe une multitude d’outils pour améliorer sa connaissance de soi. Je vais aborder dans cet article celui qui a ma préférence car je considère qu’il a transformé ma vie.
Je veux parler ici du MBTI, le Myers Briggs Type Indicator, issu des travaux de Carl Jung.
Surtout populaire en Amérique du Nord, il se démocratise de plus en plus en Europe, au point que de nombreux cabinets de recrutement ou directions des Ressources humaines de grandes sociétés l’utilisent pour mieux appréhender le potentiel de leurs employés.
En effet, imaginer décrypter les domaines de compétences de chaque individu, savoir en très peu de temps et de façon très fiable le domaine dans lequel chaque collaborateur donnera le meilleur de ce qu’il est, représente un avantage certain aussi bien dans le monde de l’entreprise que dans la vie de tous les jours.
Sur le plan personnel il peut même permettre de vous aider à réaliser vos rêves de toujours en dépassant vos peurs.
Image par Free-Photos de Pixabay
Qu’est ce que le MBTI en deux mots ?
Origines en deux mots
En deux mots le MBTI tire son nom de ses deux « conceptrices », Katerine Cook Briggs et sa fille Isabel Briggs Myers.
Ces dernières reprirent au milieu du XXème siècle les travaux de Carl Gustav Jung, un disciple du fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud.
Elles complétèrent les 3 axes de préférences du psychologue suisse par une quatrième prédilection et élaborèrent une sorte de grille, de matrice, composée de 16 profils psychologiques différents.
Selon elles, ces 16 personnalités englobent tous les modes de fonctionnements humains.
Il ne s’agissait pas de mettre les gens dans des cases mais bien de distinguer des comportements instinctifs préférentiels, comme il existe des droitiers et des gauchers.
Par la suite, de nombreux autres psychologues reprirent à leur tour leurs découvertes. L’un d’eux, David Keirsey, fit une découverte majeure en mettant en évidence certains points communs.
Ses recherches firent ressortir l’existence de 4 familles de profils, parmi les 16, qui s’articulent autour de caractéristiques déterminantes de la personnalité.
Je ne rentre pas ici dans le détail de ces 4 « tempéraments » (puisque c’est leur nom), mais je vous invite à parcourir cet article du blog si vous désirez en savoir plus.
Un outil au service de votre vie
Cette « cartographie » des comportements est considérée aujourd’hui comme un formidable outil de développement personnel.
Comme évoqué en introduction, il tend à se démocratiser en Europe pour plusieurs raisons.
Tout d’abord il permet de mieux se connaître, d’identifier les forces (et faiblesses) d’un individu. Nous avons tous des préférences et naturellement nous avons plus de chances d’exceller dans des domaines pour lesquels notre système neurologique nous confère des facilités.
C’est la raison pour laquelle, le MBTI est très prisé des DRH et autres cabinets de recrutements. Il permet en effet, de savoir si les compétences d’une personne sont celles recherchées pour telle ou telle mission.
Seconde utilité, du MBTI, c’est un instrument formidable pour grandir. Si l’on considère que le point de départ de tout développement est la prise de conscience, les travaux de Carl Jung permettent de se rendre à l’évidence… Ils mettent le doigt sur notre zone de facilité et notre zone d’inconfort instinctives.
Quand on lit la description de son profil MBTI, on comprend !
On comprend pourquoi on a tant de mal à gérer nos émotions mais que l’on est doué pour ressentir celles des autres.
On comprend pourquoi on est très conceptuel mais que l’on n’a pas du tout le sens pratique etc.
Bref vous l’aurez compris, le Myers Briggs Type Indicator n’est pas une potion magique mais un outil qui permet de s’affirmer et qui peut changer la vie de ceux qui s’y intéressent. Si vous souhaitez essayer de découvrir lequel des 16 profils est le vôtre, je vous invite à faire ce petit test.
L’Axe de l’orientation de l’énergie
Signification
Le premier axe qui arrive dans le sigle de 4 lettres de chacun des 16 profils, est celui qui détermine la préférence de l’individu dans la façon de trouver son énergie.
Comme une voiture a besoin d’essence, l’être humain a besoin d’énergie pour avancer dans sa vie. Quand je dis avancer, c’est au premier degré que je l’entends.
Je parle de la sensation que vous avez déjà forcément ressentie d’avoir de l’entrain et de la motivation dans un moment de la journée…
A l’inverse, il y a des moments où vous ne vous sentez plus capable d’agir, où vous vous sentez vidé(e).
Et bien voilà l’axe de l’énergie !
Si le fait d’avoir besoin de carburant pour avancer est commun à tous les individus, nous n’avons cependant pas la même façon de trouver cette énergie.
L’extraversion
Le premier mode qui constitue donc la première préférence est celle des gens dits « extravertis ». Ce mot, ici, a une signification bien précise.
Il renvoie au fait que les personnes « E » (lettre symbole), ont besoin d’interactions sociales, de discussions, d’échanges avec d’autres individus.
En clair elles se tournent vers le monde extérieur pour recharger leurs batteries.
Dans une fête, les personnes extraverties se retrouvent souvent au milieu de la pièce entourées d’autres convives.
Ces personnes adorent parler d’une multitude de sujets mais plutôt en surface. Elles ne cherchent pas à approfondir leurs échanges le but étant le nombre d’interconnexions.
Si vous isolez une personne extravertie trop longtemps, que vous la coupez du monde extérieur elle perdra tout son allant.
A choisir entre se retirer pour lire un livre et passer une soirée entre amis la personne extravertie préférera la seconde option.
On estime que 50 % de la population est extravertie.
Je tiens cependant à apporter une nuance en ce sens que personne n’est totalement extraverti ou introverti. Il s’agit d’une sorte de curseur qui penche plus d’un côté que de l’autre.
L’introversion
L’autre préférence est naturellement celle dite pour « l’introversion ». Avant de continuer dans la description de ce mode, il est important de le différencier de la timidité.
Ce n’est pas parce que l’on est introverti(e) que l’on est timide !
Il s’agit simplement des personnes (50 % de la population) qui trouvent leur carburant pour avancer, quand elles sont isolées.
Ces individus ne sont pas asociaux non plus, c’est simplement que leur fonctionnement est différent.
Quand les extravertis se sentiront de mieux en mieux dans une soirée remplie de convives, une personne introvertie verra son énergie décliner progressivement.
Au bout d’un moment, elle devra même s’isoler pour retrouver de la vigueur, épuiser par les conversations et le bruit ambiant.
A l’inverse des personnes extraverties, elle se tourne instinctivement vers son monde intérieur, pouvant faire croire qu’elle est timide.
Leurs échanges, leurs conversations dans une soirée seront beaucoup moins nombreux mais beaucoup plus approfondis.
Dans le sigle de 4 lettres définissant les 16 profils, l’introversion est symbolisée par la lettre « I » en première position.
L’Axe du Recueil de l’information
Signification
La deuxième lettre du profil MBTI est celle qui renvoie à la prédilection que le cerveau humain a pour recueillir ses informations.
Je ne parle pas du type d’informations mais bien du canal pour les récolter.
Tous nos choix, nos décisions s’appuient inévitablement consciemment ou inconsciemment sur des données. L’être humain depuis la nuit des temps a besoin d’analyser son environnement pour vivre ou survivre (si l’on parle des hommes des cavernes).
Et bien il faut savoir que chaque personne dispose de deux « machines » à collecter les informations.
Là encore, il ne s’agit pas d’un mode binaire : tout l’un ou tout l’autre.
Nous avons toutes et tous les deux modes de recueil en permanence en action, simplement nous avons nos préférences.
Ces informations sont vitales au quotidien car ce sont elles qui sont à la base de nos choix de vie.
La Sensation
Le premier mode qui peut être utilisé par l’Homme, est le mode dit « sensitif », symbolisé par la lettre « S ».
Comme son nom l’indique il s’appuie sur les sens, les cinq sens que nous avons tous.
C’est grâce au toucher, à la vue, à l’ouïe, au goût et à l’odorat que les informations sont transmises au cerveau.
Les études qui ont été faites sur le sujet montrent qu’un majorité de personnes privilégient ce canal de récolte des données. On estime que 70 % des individus sont dans ce cas.
Au-delà de savoir si nous sommes sensitifs, ce qui n’a finalement que peu d’intérêt en soi, le réel apport est ce que les psychologues du MBTI associent à ce mode.
De nombreuses caractéristiques sont systématiquement corrélées aux personnes qui utilisent prioritairement leurs cinq sens.
Elles sont bien plus dans le concret, sont pragmatiques et sont tournées vers l’efficacité avant tout.
Ceci s’explique par le fait que leur mode de fonctionnement est analytique.
Elles aiment avancer étape par étape ce qui les rassure.
L’inconvénient c’est leur manque de prise de recul justement lié à ce côté terre à terre.
L’Intuition
Mais il n’existe pas un seul canal de recueil, qui serait exclusif. Il faut garder en tête l’image du curseur plus ou moins avancé.
Nous disposons toutes et tous des deux modes de récoltes des informations.
L’autre canal de recueil des données par le cerveau est l’intuition aussi appelée le sixième sens et représenté dans la cobinaison de 4 lettres, par la lettre « N ».
Les statistiques en la matière montrent que seulement 30 % des personnes privilégient ce process lorsqu’elles doivent fournir des informations au cerveau.
Là encore de nombreuses caractéristiques communes aux « intuitifs » ont été mises en évidence par les psychologues.
Tout d’abord la vue d’ensemble. Là où les sensitifs sont très dans le détail et le concret, les intuitifs, eux, ont une vision d’ensemble.
Ils parviennent bien mieux à prendre du recul sur les évènements. Ceci explique notamment que ce sont des êtres bien plus conceptuels.
Ils préfèrent élaborer des plans plutôt que les réaliser !
Une personne privilégiant l’intuition dans la façon de collecter les données ne se perdra pas dans les détails lorsqu’elle racontera des faits.
Elle aura tendance à aller droit au but.
L’Axe de la Prise de Décision
Signification
Dans un cycle normal de fonctionnement, après avoir récolté des informations (par les deux modes que nous venons de décrire), le cerveau de l’être humain est en capacité de prendre ses décisions.
Carl Gustav Jung, a démontré que là encore nous ne fonctionnions pas tous en utilisant les mêmes ressorts.
Certaines personnes donneront une plus grande importance à réagir selon un mode rationnel quand d’autres accorderont plus de place aux émotions.
Ce sont précisément les 2 processus de prises de décisions que Jung avait identifié en ce son temps.
Si la finalité demeure la même, à savoir de permettre à l’individu de choisir et d’opter pour un type de réaction, pour une forme d’action, les deux processus sont bien différents.
Là encore avant d’aborder leurs spécificités, il est crucial d’avoir en tête que personne n’est tout l’un ou tout l’autre, qua nous disposons tous des deux possibilités au moment de trancher.
Simplement, en fonction de notre appartenance nous accorderons plus ou moins de poids aux deux types d’arguments.
Ceci explique que nous ne sommes pas tous d’accord dès lors qu’il faut choisir une réaction à une situation donnée.
La Logique
La logique, caractérisée par la lettre « T » dans le sigle de 4 lettres, signifie « thinking », terme anglais qui renvoie à la pensée.
La pensée vient du cerveau et c’est exactement de là que proviennent les décisions des personnes ayant cette préférence.
Carl Jung et d’autres psychologues après lui, réussirent à déterminer certains points communs que l’on retrouve dans le comportement de ces personnes.
Leur principal motivation est de faire la distinction entre ce qui est vrai et ce qui est faux.
Pour cela elles privilégient les éléments factuels et indiscutables (les chiffres, les évènements plutôt que les ressentis et les les émotions) car leur obsession première est la justesse de leurs décisions.
La recherche d’objectivité et d’impartialité est ainsi leur quête majeure dans chacun de leurs choix.
C’est ce fonctionnement qui fait qu’elles peuvent renvoyer une image de froideur et d’insensibilité.
Le Sentiment
Le second type de mode de prise de décisions est pour sa part basé sur l’affect.
Symbolisé par la lettre « F » (pour « feeling » en anglais), ce processus de jugement s’appuie sur des éléments bien plus discutables.
Là où la « logique » recherche la vérité, cette préférence recherchera à faire la part des choses entre le bien et le mal, entre le bon et le mauvais.
Du coup, l’importance donnée aux faits sera bien moins grande que celle accordée au ressenti, aux émotions.
C’est le cœur qui parle plus que la tête.
Une personne à dominante « feeling » fera plus référence à ses valeurs personnelles et aux critères affectifs.
Leur but sera de rechercher avant tout l’harmonie dans ses relations avec autrui.
C’est précisément ce comportement qui pourra donner l’impression aux personnes « thinking », d’une forme de faiblesse et d’instabilité.
L’Axe du Mode d’action
Signification
Ce dernier axe, est précisément l’apport d’Isabel Briggs Myers aux travaux de Carl Gustav Jung.
Si ce dernier demeure incontestablement le père fondateur du MBTI, la matérialisation sous forme de matrice de 16 profils n’apparut qu’après la mise en évidence de cette quatrième préférence.
Cet axe est surnommé celui du « style de vie ».
Il s’agit pour faire simple de la façon dont chaque être humain se situe par rapport au monde extérieur et organise son style de vie.
Sans rentrer dans les détails il est à noter que cette préférence joue un rôle capital car comme l’axe de l’énergie, elle détermine selon le modèle, l’ordre et la polarité (introversion ou extraversion) des fonctions de chaque profil.
Le Jugement
Symbolisé par la lettre « J », la personne de ce type se caractérise selon Isabel Myers par de nombreuses spécificités assez facilement repérables à commencer par leur rapport à l’organisation.
Les individus « J » ont un fort attrait pour organiser les choses. Aimant les structures et les cadres bien définis ils cherchent systématiquement à planifier. Ils sont dits pro-actifs, c’est à dire dans l’anticipation.
Le meilleur outil est leur agenda qui leur permet de visualiser toutes les échéances et les tâches qu’ils doivent accomplir.
Leur philosophie est donc bien d’essayer de savoir en permanence où ils vont et de ne pas laisser de place au hasard.
Cela s’explique par le fait qu’ils sont particulièrement déstabilisés par les changements brutaux pouvant même les mettre mal à l’aise.
Ils ont également beaucoup de mal à se projeter et à lever le nez du guidon.
Par contre, ils ont généralement un sens du devoir très prononcé. Ce sont des personnes d’honneur !
On les remarque également au fait que les individus « J » préfèrent endurer en premier et ensuite profiter. Un étudiant ayant cette préférence commencera par réviser ses cours avant d’aller s’amuser.
La Perception
Les personnes dites « P », pour perception, fonctionnent de façon opposée.
Quand les « J » sont plutôt en avance dans leurs rendez-vous, elles, arrivent généralement 5 minutes en retard. La raison n’est pas tant leur manque d’organisation…
C’est surtout qu’elles sont en permanence à l’affût des opportunités qui pourraient se présenter à elles.
Quand un « J » aura tendance à jeter les objets dont il ne se sert plus, le « P » le conservera en pensant qu’il pourrait très bien lui être utile plus tard.
Les personnes « perceptives » sont moins bien organisées dans leur vie mais elles compensent par un grand sens de l’adaptation.
Leur flexibilité face aux changements de dernière minute est leur principale force ne se trouvant jamais au dépourvu.
D’aillleurs les personnes ayant cette préférence ont toujours une multitude de projets y compris certains qu’elles sont capables d’improviser en dernière minute.
Par opposition aux « J », considérées proactives, elles sont dites réactives.
A l’inverse de l’étudiant « J », l’étudiant ayant une prédilection pour la « perception » commencera systématiquement par prendre du bon temps avant de travailler. Très souvent d’ailleurs, vous avez du entendre des personnes se disant stimulées par le stress de dernière minute… Et bien il y a de fortes chances que ces personnes étaient « P »…
Conclusion MBTI
Nous venons d’aborder la décomposition des 4 grandes préférences sur lesquelles le profil MBTI considère que toutes les personnalités sont fondées.
Bien plus que de simples préférences ou des caractéristiques qui y sont associées, les combinaisons des fonctions cognitives permettent des extrapolations qui révèlent d’autres facettes de la personnalité.
Si aujourd’hui, de plus en plus de service de recrutement des Ressources Humaines l’utilisent dans leur activité, c’est précisément parceque cet outil donne des éclairages uniques et indiscutables sur une personnalité.
Le MBTI est un bon outil en effet que l’on peu utiliser pour soi-même et que les coach que moi utilisons.
Cela est et reste un outil qui permet de détacher des tendances, mais il doit être approfondi par l’humain car bien souvent on a cette facilité à ranger les personnes dans les cases afin de nous rassurer.
D’autres tests sont aussi pertinents et complémentaires tel que le test proposé par Gallup ou encore le test des 4 profils.
Ce qui intéressant de mon point de vu, c’est le après, qu’est-ce que l’on en fait de tout ça ?
Comment développer notre potentiel ?