école parfaite : Bonjour.
J’avais envie de vous partager ma vision de ce que pourrait être l’école parfaite.
Je sais que c’est un terme un peu prétentieux, alors je préfère vous le dire tout de suite avant de commencer :
Les idées que vous allez découvrir ne sont que des propositions, des pistes de réflexion. Malgré son nom, cet article n’a pas pour vocation à être irréfutable et exempt de défauts.
Il s’agit avant tout des conclusions de mes 10 années de travail après avoir accompagné des enseignants, des étudiants, des écoliers, et même des parents lors des parcours scolaires.
N’oubliez pas que vous pouvez télécharger la carte mentale de cet article (et de tous les autres).
Dans ce premier épisode, je voulais parler des matières enseignées qui auraient besoin d’un bon coup de renouveau.
Reprenons un peu l’histoire de l’école pour comprendre.
L’histoire de l’école
Le système éducatif occidental que l’on connait et que vous avez probablement vécu du début à la fin existe depuis la période de la révolution industrielle.
Avec la machine à vapeur, le charbon, l’acier, les besoins états ont changé.
Les états se sont mis à avoir besoin d’ouvriers avec des têtes bien pleines de nouvelles connaissances.
Notamment des mathématiques pour calculer, dessiner les plans techniques, des sciences pour comprendre et concevoir les machines industrielles.
Et la mission fut rapidement accomplie.
La population est passée d’essentiellement agricole à essentiellement ouvrière. Les enfants savaient lire, écrire, calculer de tête.
Pour les meilleurs, ils faisaient plus d’études, ce qui les amenaient à des postes de direction ou d’ingénieur.
Le taux d’alphabétisation et le quotient intellectuel ont grimpé en flèche.
Donc le système éducatif a été un succès, car il avait été conçu pour répondre aux besoins de l’époque.
Ce système a perduré et n’a que très peu évolué depuis la révolution industrielle.
Encore aujourd’hui, les cours sont donnés de manière magistrale par un maître, et les matières les plus importantes restent le français, les maths, et l’histoire.
Mais le problème, c’est que le monde a beaucoup plus changé ces 30 dernières années que durant le siècle précédent.
Concrètement, si vous êtes parent, le monde dans lequel vos enfants vont évoluer n’a plus rien à voir avec ce que vous avez connu.
Les besoins sont également différents. Les enfants ont toujours besoin de savoir lire et écrire, c’est une évidence, mais ils ont également besoin d’apprendre des choses nouvelles, et qui seront aussi importantes, voir plus que les mathématiques ou le français.
L’école parfaite : les matières
Dans cet épisode, je voulais faire le point sur les matières qui devraient trouver une place dans le programme scolaire, au collège, mais également avant, en primaire.
Et quand je dis « trouver une place », je ne parle pas d’une sensibilisation ou d’un cours à part où un prof en parle une heure dans l’année.
Je parle bien d’une place à part entière aux côtés des fameux fondamentaux que sont les maths et le français.
Apprendre à apprendre dans l’école parfaite
Quand on parle de programme à l’école, je me suis toujours étonné qu’il n’y ait pas de matière appelée tout simplement « apprendre à apprendre ».
On attend donc des élèves qu’ils sachent apprendre des quantités d’informations théoriques, mais leur seule technique, c’est le rabâchage. Les enfants deviennent des vaches qui doivent mémoriser sans raisonner, et sans donner du sens aux choses.
Lorsque je me suis spécialisé dans la mémorisation, suite à la parution de mon premier livre : napoléon joue de la cornemuse dans un bus, le commentaire que j’ai reçu le plus souvent était :
« C’est génial, pourquoi les techniques de mémorisation ne sont pas enseignées à l’école ? »
Bonne question. Et je n’ai pas trouvé de réponse.
La mnémotechnie devrait faire partie de la matière que j’appelle « Apprendre à apprendre », car elle favorise la créativité, la capacité à créer des liens entre les connaissances et par conséquent la confiance de l’enfant.
Plus tard, lorsque celui-ci sera confronté aux cours plus techniques ou aux spécialisations plus exigeantes, il sera mieux armé et sera moins susceptible de baisser les bras devant les difficultés.
Apprendre à apprendre, ce serait le mode d’emploi du cerveau.
Et cela vient avant que l’on exige de l’enfant qu’il retienne beaucoup d’informations à la fois.
Empathie
En parlant de ce qui vient avant également, la matière Empathie me semble également incontournable.
Dans cette matière, l’enfant y apprendra plusieurs compétences essentielles dans sa vie :
La gestion des émotions.
La psychologie, mais également la méditation et la cohérence cardiaque.
La collaboration, pour savoir créer et travailler en équipe.
Plus que jamais, la capacité à vivre et travailler ensemble est importante dans un monde où il n’est plus tellement possible de faire cavalier seul.
Enfin, maîtriser les premiers secours et comprendre les handicaps mériteraient également une place importante dans un programme.
Communiquer
La matière Communiquer est également à mon sens une grande oubliée.
Par communication je veux dire le fait de communiquer à l’oral.
Parler en public, s’exprimer, argumenter. Tenter de convaincre.
Tous ces aspects permettent au futur adulte de gagner en confiance et d’éviter certains complexes qui peuvent le pénaliser plus tard, notamment lors de l’apprentissage de langues étrangères par exemple.
De la même manière Environnement ne se résume pas à un cours de sensibilisation sur l’écologie. Il s’agit d’une matière à part entière qui comprend des aspects essentiels à la vie humaine.
Je pense notamment à l’alimentation.
Les besoins essentiels comme les connaissances des nutriments, commencer à appréhender la cuisine, dans ses aspects les plus primaires, au contact de la terre.
Planter, cultiver, comprendre le fonctionnement de la nature, pour mieux la préserver et la respecter plus tard.
On ne peut pas imaginer traiter ce type de problématique avec un cours de sensibilisation d’une ou deux heures par an, traité à la va vite par un prof pressé par un programme chargé.
Les besoins du monde sont également d’ordre un peu plus matériels, pragmatiques et concrets.
Organisation
Il n’existe pas de vraie matière Organisation mis à part de rares filières spécialisées.
Cette matière, comprendrait par exemple :
S’organiser bien sûr au quotidien, apprendre à se concentrer. Commencer à étudier en appliquant par exemple les principes du Pomodoro.
L’organisation comprendrait également deux indispensables à mon sens.
- L’esprit de synthèse et la gestion du temps.
L’esprit de synthèse car nous vivons dans un monde où la surcharge d’information est quotidienne, et que savoir hiérarchiser et prioriser celles-ci est devenu vital.
Savoir repérer l’essentiel d’un cours dense, savoir synthétiser, cela s’apprend.
On essaie déjà de l’enseigner, mais peut-être pas de la meilleure façon.
A ce sujet, ce sera l’objet d’une prochaine vidéo de cette série.
Enfin « organisation » comprend également autre chose qui est absent :
Les finances personnelles
Savoir gérer un budget cela s’apprend, et ce n’est pas forcément les parents les plus qualifiés pour l’enseigner.
Finances personnelles permettrait donc au collège d’acquérir des notions qui seront utiles à vie pour le futur entrant dans la vie active.
Internet de l’école parfaite
Enfin au collège, il apparait également incontournable la création de cours l’utilisation d’internet, les dangers, les dérives, et les possibilités.
Il y a une différence entre savoir se servir d’un smartphone et savoir utiliser l’outil plus vaste qu’est internet pour créer, et pour se défendre de menaces qui n’existaient pas il y a trente ans.
Cyber sécurité, cyber harcèlement mériteraient d’être abordés de façon beaucoup plus sérieuse dans les programmes et possèdent suffisamment de contenu pour être érigées en tant que matière.
J’ai évoqué plusieurs pistes dans cette vidéo.
Evidemment il n’existe pas de réponse universelle pour ce que devrait être le système éducatif.
On a par ailleurs sans doute laissé de côté certaines matières qui pourraient pourtant trouver leur place dans mes propositions, par exemple la philosophie.
La question qui vient alors devient
Oui mais comment faire pour caser toutes ces nouvelles matières au programme ?
Il y a déjà trop de choses !
Mais quand on me dit cela, je me pose la question : pourquoi est-ce que le programme devrait forcément durer 4 ans ?
Est-ce que cela serait si dramatique s’il fallait 5 ans au lieu de 4 ? Et pourquoi les plannings des matières de la semaine ne seraient pas plus équilibrés plutôt que de faire une part trop large aux « grosses matières » ?
Un planning plus varié dans la semaine, pourrait permettre de s’éveiller et de rester concentré plus facilement.
Dans une prochaine émission, nous parlerons d’un autre aspect de l’école si on veut qu’elle devienne parfaite : celle de la façon d’enseigner elle-même. Un autre gros sujet.
Qu’avez-vous pensé de mes propositions ?
Pour terminer, j’ai une question à vous poser :
Si vous étiez en charge de l’éducation de nos enfants, quelles autres matières mettriez-vous au programme ?