Créativité

La technique de l’avocat du diable

avocat du diable
Ecrit par Jean-Yves Ponce

Avocat du diable.

Cet article est ma 21e contribution  dans le cadre du Festival « La croisée des Blogs » organisé cette fois-ci par Jonathan du blog Méditer pour être heureux.  Il s’agit de la 55e édition du festival qui regroupe différents articles de qualité venus des quatre coins de la blogosphère ! Ce mois-ci, le thème est »Comment accepter l’autre tel qu’il est« . (Cliquez sur la bannière pour accéder au site de la croisée des blogs) L’article de lancement est ICI

Avocat du diable. Accepter l’autre tel qu’il est. Oui mais comment ? Parce qu’on entend plein de trucs à ce sujet, mais en concret ? Ce n’est pas si évident que cela. Et puis ca sert à quoi d’abord ?

Bon déjà pour la dernière question, accepter l’autre comme il est (et non pas comme on voudrait qu’il soit) cela vous permet de moins stresser. Une fois que vous avez compris que vous avez 0% de contrôle sur autrui, la vie est beaucoup plus légère et vous pouvez vous intégrer plus facilement dans les équipes. C’est également devenir plus sociable.

Mais comment fait-on ?

Je n’ai pas de conseils issus de méditation, de religion ou de spiritualité. Je ne suis pas un blogueur « spirituel ». Je n’y connais rien à tout ça. Et pourtant, j’ai développé une approche qui me permet d’accepter l’autre tel qu’il est. Cette technique peut être développée par n’importe qui. Il n’y a pas de prérequis. Juste un peu de volonté. J’ai pensé qu’il était sympa de partager. Après tout c’est ça un blog : un journal intime sur le web.

La technique de l’avocat du diable

Pour que vous puissiez accepter l’autre tel qu’il est, vous devez d’abord le comprendre. Et pour le comprendre, vous devez répondre à une simple question : « pourquoi ? »

Pourquoi ce gars que je ne comprend pas fait ceci ? Qu’est ce qui le motive ? Qu’est ce qu’il apprécie le plus dans la vie ? C’est quoi qui le fait avancer ?

Ces questions sont évidentes pour des personnes que vous aimez bien, mais pour des gens que vous aimez moins, c’est une autre paire de manches. Il vous faut donc vous faire « l’avocat du diable » comme le dit l’expression. C’est à dire que vous allez devoir essayer de défendre l’indéfendable pour pouvoir comprendre.

Exemples :

Mathieu est un battant, il n’aime pas rester trop longtemps en place et se fixe des objectifs à moyen terme. Il ne se voit pas vivre ailleurs qu’à Paris. Pour lui la motivation est proportionnelle au salaire.

Sophie est une baba cool. Elle n’aime pas devoir prendre des décisions. Elle préfère se laisser porter par les événements et que la vie (ou quelqu’un d’autre) décide pour elle. Pour elle, la routine est rassurante et un besoin.

Astride est une compétitrice. Elle manque souvent de tact, pourtant quand on lui fait la remarque, elle ne comprend pas. Elle est plus sensible aux arguments de force vs faiblesse que justice vs injustice.

Sébastien est intelligent et il aime avoir le dernier mot. Il fait cela car il a besoin d’être vu comme un expert. Il aime avant tout la véracité des choses. Il a besoin de catégoriser les choses en « bien » ou « mal ». Pour lui, les principes moraux sont au-dessus de toute autre qualité.

Je peux m’entendre avec ces tempéraments pourtant très différents. Parfois ils m’agacent, mais ce n’est pas le problème. La guerre et la crise m’agacent aussi, mais pourtant je dois faire avec. Et vous aussi.

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Bon, parfois c’est plus dur de « comprendre »

C’est bien gentil tout ça, mais comment on fait pour savoir ce qui motive l’autre ? Qui est l’autre au fond ?

Des rois et reines, des guerriers, des mages et des poètes avocat du diable

Les tempéraments humains peuvent être classés selon des symboliques et des critères psychologiques. Il s’agit des rois/reines, guerriers/guerrières, mages/poètes du système dont je vous parle dans le RGMP. Chaque tempérament a une façon différente de concevoir les choses.

Et comme vous le remarquerez (ou vous l’avez peut-être déjà remarqué), vous avez énormément de mal à accepter un tempérament complètement opposé au votre sur le graphique du RGMP.

En gros si vous êtes plutôt roi ou reine, vous avez énormément de mal avec les mages et si vous êtes guerrier/guerrière, vous avez du mal à comprendre les poètes.

La symbolique parle d’elle même, mais je vous conseille vraiment la (re) lecture des articles du RGMP, notamment pour savoir comment ils se comportent dans la vie de tous les jours.

C’est à mon sens le système le plus fiable et le plus rapide pour déterminer ce qui motive/fait vibrer/passionne/est detesté par votre interlocuteur/trice.

Soyez conscient(e) de vos projections

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Toi t’es un radin !

La projection mériterait un article à elle-seule, mais pour résumer, il y a une théorie qui dit que vous avez tendance à attribuer à autrui vos propres qualités et défauts, surtout lorsque c’est sans explication.

Si par exemple vous trouvez que Marlène est prétentieuse sans pouvoir expliquer pourquoi, c’est peut-être bien qu’elle vous rappelle votre propre » face sombre » dans sa façon de faire, quelque chose que vous n’aimez pas chez vous…

A l’inverse, vous avez également tendance à admirer chez les autres des qualités que vous possédez en vous et qui sont en quelque sorte votre « face lumineuse » si on peut parler ainsi.

  Astuce Potion de Vie : soyez particulièrement attentif/ve aux grandes paroles de type : « Moi je suis honnête » « moi je ne suis pas un radin », lorsqu’elles reviennent souvent, elles sont très révélatrices…

Se faire « l’avocat du diable », le RGMP, les projections psychologiques… on a parlé de beaucoup de choses dans cet article. Cela vous parle ou pas ? Que cela soit le cas ou non dans votre commentaire ci-dessous, s’il vous plait, acceptez moi comme je suis !

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9 Commentaires

  • Petite coquille dans « l’astuce Potion de Vie » : soyez particulièrement attentif/ve aux grandes paroles de type : « Moi je honnête ». Un « suis » a été savoureusement croqué je crois 😉

  • On passe notre vie à essayer de changer les autres alors qu’il suffit juste de les comprendre et les accepter. Un bon article qui résume bien la situation à laquelle nous sommes souvent confronté.

  • J’ai souvent remarqué effectivement que ce que je reproche aux autres est bien souvent ce qu’ils me reprochent. Quand on s’en rend compte, c’est déjà beaucoup plus facile d’en prendre compte et de comprendre. On se dit que finalement l’autre n’est qu’un miroir de nous même et que le problème ne vient pas forcément d’où l’on croit.

  • À la question « Comment accepter l’autre tel qu’il est ? » la réponse me paraît très bien trouvée. L’empathie se construit effectivement en essayant de comprendre des comportements qui nous repoussent. Il y a cependant le risque de faire des projections, de rationaliser à l’aide d’explications extérieures pas forcément exactes…

  • Bonjour Jean-Yves,

    Très intéressant cet article que je partage. On ne voit chez les autres que ce qui est déjà présent en nous sinon il ne se passe rien. Les autres sont de beaux miroirs de ce qui va trouver écho en nous et nous faire réagir. Sans écho, on s’en contrefiche et il ne se passe rien !

    Finalement sous des termes différents, on arrive au même conclusion. C’est ce qui est bien avec ce festival pour aller au-delà des étiquettes habituelles qu’on se mets les uns et les autres !

    Au plaisir !

  • Je trouve ça bizarre que des personnes (pas qu’ici hein) disent que si quelqu’un nous énerve, c’est parce qu’on fait la même chose, que c’est le miroir de notre propre comportement, etc. Pas forcément !!

    J’ai eu une camarade de classe au lycée qui m’insupportait car elle était profondément raciste, grossière et aimait rabaisser les autres.
    Désolée si j’en déçois certains, mais non, je ne suis ni raciste, ni particulièrement grossière (je dis des « gros mots » comme beaucoup de gens mais pas à longueur de temps. Elle, c’était un véritable torrent de grossiertés au quotidien, le débit était ahurissant, ça finissait par être énervant), et je ne rabaisse pas les autres (ayant été victime de harcèlement moral au collège, je serais assez mal placée pour faire aux autres ce qui m’a tant fait souffrir…)

    Donc oui, elle m’agaçait profondément à proférer des propos racistes contre untel ou untel, ça me mettait en colère autant de bêtise car c’était à la fois faux et très injuste envers ces personnes (on est tous humain, point -_-‘ !). Elle m’agaçait avec son avalanche de grossiertés, ça finissait par casser les oreilles. Elle m’agaçait à rabaisser tout le monde autour d’elle car c’était méchant et blessant pour ces personnes et même quand ça ne me concernait pas, ça me faisait du mal pour les autres, on pouvait voir la tristesse sur leur visage…

    Pourquoi cela semble-t-il inconcevable pour certains que des personnes nous énervent tout simplement parce que leur comportement est énervant et pas parce qu’il nous renvoie au notre ?

    Imaginez que vous soyez ponctuel. Ne seriez-vous pas énervé par quelqu’un qui arrive systématique en retard à vos rendez-vous ? Cette personne ne vous agacerait-elle pas en agissant comme ça ? Sûrement. Vous lui reprocheriez son manque de ponctualité et pourtant, ce n’est pas le cas chez vous puisque vous êtes à l’heure. Donc aucun effet miroir. Point.

  • J’approuve ce dernier commentaire (en plus publié le jour anniversaire ^^). Même si encore une fois au moins 80% de l’article est vrai.

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