Confiance en soi

Comment gérer sa colère

comment gérer sa colère
Ecrit par Jean-Yves Ponce

Comment gérer sa colère ? L’idée reçue : se mettre en colère c’est sain, ca permet d’éviter de gamberger et évite le stress sur le long terme

La réalité : Se mettre en colère renforce celle-ci et favorise les accès de violence.

Un petit article psycho, ca faisait longtemps.

J’aurai pu appeler cet article « anatomie de la colère« , un peu comme j’avais fait pour anatomie de l’amour et anatomie de la mémoire

Mais ca fait peut être un peu « encyclopédique« .

En plus cet article tombe bien, vu que j’ai réussi à me saouler moi-même 3 fois cette semaine. En l’espace de deux jours et à trois occasions différentes.

La colère, il faut faire attention. Vous entendez/lisez peut-être un peu de partout que se mettre en colère c’est sain, ca évite de garder pour soi et de laisser la rancoeur s’accumuler.

Le problème c’est que souvent, les gens confondent « colère » et « agression« . Alors tout le monde se met en colère, trouve ca cool, et du coup se met en colère de plus en plus facilement.

Etre colérique en terme d’habitude ne diminue pas la colère, mais au contraire renforce celle-ci et favorise les accès de violence.

Alors quoi ? Faut jamais se mettre en colère ? 

Bah non plus, ca c’est pas bon.

Pourquoi vous vous mettez en colère

La colère est une émotion négative (sans blagues ?) résultant d’un stress interne ou externe.

Si la colère provient d’une source externe, il s’agit d’une « blessure ». Ce peut être votre collaborateur qui vous les brise menues, le bruit que fait votre voisin alors que vous voulez dormir, une insulte en public, une agression pure et simple etc.

Si la colère provient d’une source interne, il s’agit d’un signal. Votre cerveau vous signale que vous n’êtes pas satisfait(e), que vos besoins ne sont pas comblés,  qu’une situation n’est pas résolue. Ca peut même être une colère passée qui ressurgit (la rancune) ou une colère sur un futur qui risque d’arriver mais qui n’est pas là encore (la jalousie par exemple).

Et là, ca change tout. La colère n’est pas quelque chose à éviter, c’est juste un signal vous indiquant que vous devez agir.

Ca vous est déjà arrivé de vous sentir agacé sans vraiment savoir pourquoi ? 

Si vous considérez la colère comme un signal, votre cerveau va se mettre en alerte et va se mettre à rechercher les causes de cette colère.

Si vous ne prêtez pas attention à ce signal, ou pire, si vous l’ignorez ou vous voilez la face, vous risquez d’exploser sans jamais trouver la source. Le moindre détail sans rapport va vous faire sortir de vos gonds.

« je t’ai dit que je voulais pas d’olives dans ma pizza, t’es stupide ou quoi ? »

Les 3 seules solutions possibles comment gérer sa colère

Vous n’avez que trois choix possibles une fois que vous êtes en colère. Les voici :

1- l’intériorisation

2- L’agression

3- L’assertivité

Exemple d’agression :

comment gérer sa colère

Cet homme a subit un stress extérieur et a décidé de ne pas garder la colère pour lui.

Un méchant tâcle se cache dans l’image ci-dessus. (jeu de mot de ouf !)

Autre exemple perso :

Je me sens fliqué par un supérieur hiérarchique qui me demande mes horaires toutes les semaines. (Avouez que c’est pénible). Je me sens traqué, épié, dévisagé. J’ai l’impression qu’on ne me fait pas confiance. Alors la colère monte.

Je fais quoi ? Je l’ignore ? Genre « non non je suis pas en colère ! »

Vous croyez que ca marcherait un truc comme ca ?

J’ai déjà testé !

C’est encore pire ! J’explose deux fois plus.

Mais bon j’ai craqué quand même. Et j’ai une sale manie avec la colère. Je provoque.

Et bim, je verse dans l’ironie.

J’envoie un missile enrobé « d’humour » mais qui fait bien passer un message. Malgré l’humour cela reste de l’agression. Dans ce cas là je n’utilise pas l’humour pour détendre l’atmosphère, mais au contraire pour soulager ma colère en blessant l’autre. C’est de l’agression. Une mauvaise utilisation de la colère qui n’entraîne que colère en retour.

Autre utilisation possible de la colère :

Vous aidez Roberta à trouver une idée pour son projet personnel. A la fin du projet, Roberta recueille les félicitations et ne vous nomme à aucun moment et dit que c’était son idée. Pire, elle vous fait même passer pour sa secrétaire devant tout le monde. 

(Oui, ca aussi ca m’est arrivé, et au passage si cette situation ne vous met pas en colère, c’est que soit vous êtes la réincarnation de Gandhi soit que vous êtes mort(e) )

Vous décidez de ne pas l’agresser mais de garder cela pour vous.

La colère est donc tournée en vous, faisant ses ravages en vous également.

C’est comme si vous aviez mis cette colère dans un barrage. Si vous faites cela trop souvent, la rancune s’accumule. Et si vous persistez à le faire, le barrage explosera un jour.

Vous connaissez quelqu’un autour de vous qui ne dit jamais rien ? Que vous n’avez vu qu’une ou deux fois en colère mais que c’était dantesque ? C’est ca.

« Méfiez vous de l’eau qui dort ». Il n’existe aucun barrage de hauteur infinie. Alors faites gaffe avant de servir des olives sur sa pizza. Ce peut être la goutte d’eau de trop !

L’assertivité, la clé pour comment gérer sa colère

Fort heureusement, il existe un truc bien à faire avec la colère : l’assertivité.

Comment expliquer ce mot barbare ?

Simple :

L’assertivité c’est exprimer sa colère sans agresser l’autre.

Autant dire que c’est pas facile à faire.

Exemple 3615 ma folle vie :

Je suis en train de faire la comptabilité, j’ai besoin de silence, mais malheureusement, dans le bureau d’à côté (pas séparé bien sûr, vive les joies de l’open space) une discussion fort animée prend place à propos des soldes.

Les protagonistes de cette nuisance sonore n’ont pas envie de s’arrêter et ne semble pas faire cas de moi.

La colère monte car je me trompe et je n’arrive pas à me concentrer.

Que faire ? Comment gérer sa colère

comment gérer sa colère

A– Je me lève et j’étrangle l’un des deux avec le fil du téléphone

B– Je continue et je fais plein d’erreurs, en détestant secrètement les deux protagonistes.

C– Je me lève, j’utilise la technique Nasri

D– Je me lève et je leur dit d’un ton ferme : « S’il vous plait, pourriez vous parler moins fort ? Je me concentre pour faire la compta » Merci ! »

Pas besoin de demander l’avis du public, la bonne réponse est évidemment la D.

Mais bon, pas toujours facile à faire hein ?

Annexe pour aller plus loin :

Comment gérer sa colère grâce au RGMP

Vous voulez savoir si quelqu’un est plutôt roi/reine ou mage ou guerrier(e) ou poète ?

La façon de se mettre en colère d’une personne peut vous en dire beaucoup sur son archétype :

Les rois/reines ont l’habitude d’intérioriser leur colère. Ce qui fait que bien souvent ils ne disent rien puis explosent un jour lorsque la goutte d’eau de trop arrive.

Les guerrier(e)s et les mages ont l’habitude d’exprimer leur colère. Ils sont francs, au risque de bien souvent manquer de tact. Prendre mal les choses semble assez naturel chez eux

Les poètes, comme les rois/reines ont l’habitude d’intérioriser leur colère. Bien souvent ils n’explosent pas mais entrent en dépression à force de tourner leur colère contre eux.

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16 Commentaires

  • « Les poètes, comme les rois/reines ont l’habitude d’intérioriser leur colère. Bien souvent ils n’explosent pas mais entrent en dépression à force de tourner leur colère contre eux. »
    D: les pauvres

    Sinon, Jean-Pierre-Yves, je dirai Réponse E – Je mets des écouteurs? ;D

  • S’est pas mal comme article (surtout qu’au début je pensais que tu allais nous faire un article sur la spiritualité, la relaxation, etc. et s’est beaucoup mieux comme ça !).
    Perso je fais sentir que je suis en colère sans pour autant exploser.

  • Super article, plein d’humour. J’ai testé l’assertion en magasin à une vendeuse fort mal aimable. Elle est restée sans voix et moi zen !
    Il faut trouver le juste milieu entre Nasri et la dépression…

  • Je pense que la colère doit être à tout prix être évacué pour ne pas finir dans un asile. Mais ça dépend du caractère de la personne à l’origine du désagrément. Si vous êtes conscient que la personne est fragile mais plutôt réceptif, choisir la réponse D. Pour une personne avec un caractère contraire à celui-ci, il faudra utiliser les méthodes fortes pour y arriver. C’est sur qu’il va en rire de vous si vous sortez la réponse D de votre poche.

  • Je ne suis pas si sûr qu’il va en rire, même s’il a un caractère fort, quand on utilise la méthode D. 🙂

    Pour l’avoir testé moi-même, en général si on emploi une réponse « agressive/forte » avec quelqu’un qui a un caractère fort, soit il va nous le renvoyer aussi sec, et là ça va monter dans tours pour tout le monde, soit ça peut lui clouer le bec, sur le coup, et il peut se retrouver dans le cas B.
    Mais là je ne suis pas sûr que ce soit un bon investissement car ça risque de nous retomber sur le coin de la tête un de ces 4 quand on s’y attend le moins.

    Je suis donc complètement d’accord que de dire les choses fermement mais avec respect, est la méthode qui donne le meilleur résultat.
    Maintenant, je suis aussi d’accord que c’est peut-être la plus dûre… 😉

    D’une façon générale de garder trop longtemps des émotions « négatives » va forcément nous retomber dessus un jour ou l’autre et c’est le corps qui va trinquer. Tout ce qui ne s’exprime pas, s’imprime, et c’est dans le corps que ça se passe.
    Maintenant c’est sûr que c’est pas toujours facile à dire.

  • Super article, et sur un sujet toujours d’actualité. (Y’aurait-il quelque chose dans l’air qui fasse que les gens soient plus sur les nerfs ces temps-ci?? )
    L’assertivité, quel mot barbare quand même… n’empeche que pour convaincre, il faut être convaincu, alors je dirais que le 1er pas pour réussir à faire passer son message de manière assertive, c’est d’être convaincu qu’il n’y a aucune autre manière qui ne soit négative de le faire passer… 8) Bref, quelqu’un qui est plein de conviction en disant la phrase D à plus de chances d’étre respecté dans sa demande que quelqu’un d’hésitant, n’est-ce-pas???

  • bon ben, ça y est ! je suis complètement contaminé par ton site, Jean-Yves.
    dans la définition d’assertivité dans wikipédia, il y a la phrase suivante :
    « Le choix d’un comportement assertif suivra l’adoption de la « position de vie » correspondante. »

    Au lieu de position de vie, j’ai lu potion de vie 🙂

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