Mémoire

Mémoire Visuelle ou auditive ? le faux débat

mémoire visuelle
Ecrit par Jean-Yves Ponce

Mémoire visuelle Idée reçue : Les techniques de mémorisation ne marchent pas si on est « auditif »

La réalité : Les techniques de mémorisation marchent pour tout le monde

En ce moment, il y un truc que je vois revenir régulièrement sur les forums, les articles, etc.

« J’arrive pas à créer des images, je suis un auditif LOL »

Oui, mais oui, mais non.

C’est ma faute aussi. A force de parler « d’images« , de visualisation etc. les gens pensent que je ne fais qu‘utiliser mes yeux lorsque je mémorise les capitales du monde ou les 100 dates de l’histoire.

Ceux qui possèdent Napoléon joue de la cornemuse dans un bus le savent bien, mais pas les autres : lorsque vous mémorisez, lorsque je vous demande de « créer une image« , je vous demande en fait de faire appel à vos 5 sens.

La vue, l’ouie, l’odorat, le toucher, et même le goût.

Mémoire visuelle : Qu’est ce qu’une « image » mentale ?

mémoire visuelle

 Je fais pas d’images moi je suis un auditif !

Ben si tu fais des « images » comme tout le monde ! Sauf que je ne devrai pas utiliser le mot « image » mais je devrai parler plutôt d’associations.

Si je vous demande d’associer (et non de visualiser forcément) du chocolat, votre première pensée va peut être se porter sur le goût de celui-ci.

Si je vous demande d’associer votre musique préférée, il y a de fortes chances pour que ce soit la mélodie qui vous vienne en tête.

Pareil pour le sang. Même les auditifs vont « visualiser » sa couleur.

Vous faites des associations depuis que vous avez conscience de vous

Il arrive un jour où quand papa fait disparaître G.I Joe derrière une boite et le fait réapparaître derrière une autre, ben ca marche plus.

C’est à peu près à la même période où quand vous regardez le miroir, vous vous rendez compte que c’est vous que vous observez et non un étrange personnage qui squatte l’autre côté de la glace.

Ce moment, c’est la « conscience de soi« . Vous prenez conscience que vous existez dans un environnement. Vous faites la distinction entre l’environnement et vous. Avant c’était pas le cas.

A partir de là, votre cerveau crée des associations que vous mémorisez. Le feu ça brûle. L’eau ca mouille. Le chat griffe quand on l’embête. Quand je met quelque chose dans une boite, si je rouvre la boite, je le retrouve.

etc.

Parfois ces associations sont visuelles (exemples de la boite)

Parfois ces associations sont auditives (Maman crie parce que je lèche les cailloux par terre)

Parfois ces associations sont gustatives (les cailloux, c’est pas bon)

Parfois elles sont kinesthésiques comme diraient mes potes de la PNL (le feu ça brûle)

etc.

Votre cerveau met en place des millions de milliards de connexions basées sur vos souvenirs et votre mémoire sensorielle. Certains utiliseront plus facilement les souvenirs imagés, et d’autres plus facilement les paroles.

Mais tout le monde est capable d’associer quelque chose qu’il veut retenir à une association. Visuel ou auditif est un faux débat.

mémoire visuelle

Exercez-vous à mémoriser en utilisant d’autres sens

Que vous préféreriez faire des associations visuelles ou auditives, il est intéressant de solliciter vos autres sens pour mémoriser plus vite.

Si vous êtes une personne plutôt visuelle :

Procédez à l’exercice suivant en utilisant la méthode de cet article (si vous ne savez pas créer des associations)  :

Mémorisez la liste suivante sans utiliser d’images ! Utilisez les sons, la sonorité, les ressemblance des mots etc. :

Ballon, Parpaing, Chien, Loutre, Clés, Obama, Tacot, Réacteur.

Si vous êtes plutôt auditif, essayez de visualiser la liste suivante (sans utiliser de sons !) :

Votre chanson préférée, Votre meilleur(e) ami(e) en colère, votre portable qui sonne, une cascade d’eau, Donald, le chiffre 4 (en utilisant cette technique) , le chiffre 2, et le Mozambique.

Pas si évident n’est-ce pas de travailler la mémoire visuelle et auditive ? Et pourtant non seulement c’est possible, mais en les réalisant vous allez créer un ensemble de nouvelles connexions dans votre cerveau.

C’est comme si vous étiez en train de créer des routes secondaires, des nationales, et des départementales dans votre cerveau alors que jusqu’à maintenant il n’y avait que des autoroutes.

Belle image non ? Et pourtant je suis sûr que même les auditifs la comprenne 🙂

C’est de cette façon que vous parviendrez à avoir une bonne mémoire : en multipliant les connexions neuronales. Vous créez des voies d’accès de secours lorsque votre mémoire recherchera les informations. Comme ça si la voie principale est bloquée (trou de mémoire), vous posséderez toujours des chances de retrouver les informations que vous aurez voulu mémoriser.

Alors ces exercices ? Avez-vous relevé le défi ?

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13 Commentaires

  • Bonjour,

    J’adore la métaphore des autoroutes, c’est vrai qu’on comprend mieux l’intérêt de se créer des « images » mentales, ou devrais-je parler de « raccourcis » ?

    Je me rappelle avant certains examens, il y avait des choses que je retenais en y associant une mélodie, en recréant des schémas ou bien en faisant un geste particulier avec mes 3 doigts, bref aussi bien du visuel, de l’auditif et du kino.

    Mais si je comprends bien c’est le terme « image » qui est trompeur pour certaine personne n’est-ce pas ? Je préfère les termes suivants ‘association’ ou ‘représentation’ dans lesquels on retrouve des éléments visuels, auditifs ou autres….

    Merci pour l’article, très belle réflexion.

  • Salut Jean Yves,

    Alors cet article me fait plaisir car j’ai jamais réussi à déterminer si j’étais vraiment visuel ou auditif. Parfois je mémorise plus facilement quelque chose en faisant une association auditive, parfois en faisant une association visuelle, mais je n’ai jamais réussi à déterminer si l’une était prédominante, ou plus efficace…

    En tout cas je commence vraiment à comprendre à quel point notre cerveau est malléable, ça m’impressionne (et m’effraie un peu aussi, j’avoue).

    A plus 🙂

  • Bonjour ,

    Je me disais que j’étais parfois auditive, parfois visuelle.
    Je n’arrivais pas à déterminer ce qui m’aidais le plus à mémoriser.
    Je comprends mieux en lisant ton article.
    Il vaut mieux mieux utiliser tous nos sens pour rendre notre mémoire performante.
    C’est très instructif.

    Dominique

  • Effectivement, le mot image est trompeur.

    Je crois que je suis plutôt auditive pour retenir les choses, j’ai souvent besoin de me les répéter. Puis la liste à mémoriser revient comme les paroles d’une chanson.
    Mais je vais essayer de développer les autres sens, c’est un bon conseil !

  • J’étais exactement dans le même cas que beaucoup ici apparemment, je ne savais pas si j’étais du côté « visuel » ou « auditif » (bon en même temps, ça m’était un peu égal je dois avouer =D). Certaines phrases me revenaient parce que je les avais entendues, d’autres parce que je les avais lues. Cet article m’éclaire un peu =D J’essaierais à l’occasion de mémoriser en utilisant mes autres sens =)

  • Quand on est plutôt auditif, on peut aussi travailler sa capacité de visualisation en branchant un film ou une vidéo pendant que l’on fait la vaisselle par exemple, donc on a le son sans une continuité réelle des images. A nous de faire travailler notre imagination et de construire dans notre tête les images que nous ne voyons pas.
    Je viens de faire une belle découverte en venant sur ton blog, et hop, dans mes flux RSS !

  • Maria Annell, ma « prof d’EFT » parle de « sensualisation », je trouve le mot très joli.
    Il y a aussi la logique, le langage (dans le cerveau, la zone du langage est différente de celle de l’audition), les émotions, et tant de choses, qui entrent en jeu dans la mémorisation, en plus des 5 sens. (OK, dire ça dans ton blog, ce n’est pas un scoop, mais je réponds seulement à cet article).

    J’ai essayé de mémoriser ta liste pour « gens plutôt visuels », en me représentant un rideau qui cachait les images, pour me concentrer sur les sons . Épuisant, vraiment, pour quelqu’un qui n’est pas habitué à ce fonctionnement.

    J’ai réussi à « entendre » le bruit d’un ballon lancé sur un mur de parpaing, ce bruit fait aboyer un chien, puis fait sursauter une loutre dans sa rivière. Là, le rideau n’a plus rien caché : un bruit d’eau dans une rivière, ce n’est pas forcément une loutre ! Il me fallait l’image ou le mot, en fait les deux. J’entends le bruit d’un trousseau de clés que la loutre vient de retrouver dans la rivière, puis très vaguement une voix, celle d’Obama qui la remercie, c’était ses clés de voiture. Il peut repartir avec son tacot, qui se transforme en une sorte de Batmobile avec des réacteurs d’avion. J’entends à peu près les sons qu’ils font, difficiles distinguer de ceux du voisin qui est (« en vrai ») en train de tondre sa pelouse. Mais les images visuelles s’imposent d’elles-mêmes à partir de « l’arrivée » de la loutre. Les images visuelles, les mots, la « logique » de l’histoire; les émotions, aussi, puisque c’est une très jolie rivière, que j’ai plaisir à imaginer, … et l’image d’Obama tout content, en train de conduire un tacot qui se transforme en Batmobile, est plutôt rigolote.

    Une fois mon histoire bien au point, j’ai de nouveau imaginé le rideau, qui cette fois arrivait tant bien que mal à tout cacher. Pas évident, mais je suis à peu près arrivée à reconstituer la suite de sons : mais elle ne servirait pas à mémoriser, si il n’y avait pas l’histoire derrière.

    Expérience intéressante…. Je suppose qu’au niveau du cerveau, ça stimulait laborieusement ma zone auditive, aussi rouillée que les muscles de quelqu’un qui ne fait jamais de sport. Non : pas « zone auditive » rouillée, je ne suis pas sourde ! Mais : zone de mémoire auditive, de rappel des sons, c’est encore différent… Oh la la, que de questions ça pose tout ça.

  • Bonjour M. Jean-Yves PONCE,

    Je suis également comme vous passionnée de neuroscience, et les capacités du cerveau.

    Sur la mémoire, je me suis toujours posé des questions sur le sens des méthodes d’apprentissages selon que l’on serait « visuelle, auditif, kinesthésique ».
    En effet, selon moi, ces méthodes n’auraient aucun sens et seraient infondées.
    J’ai entendu beaucoup d’élèves au lycée dire « moi je suis visuel, j’ai besoin de couleur pour mémoriser » ou  » moi, je suis auditif, je ne mémorise pas bien en voyant les choses, j’ai besoin d’entendre » etc… toutes ces sortes de choses.
    Mais je pense que les gens ont cédés à cette légende urbaine encore tenace, façonné par des pédagogues pour des raison pédagogiques mais dont il n’y a aucun fondement scientifique.
    Le problème, c’est que les gens ne savent pas de quoi ils parlent ( ignorance quand tu nous tiens ! ).
    Tout ceci sont la composante de la mémoire sensorielle, car la mémoire est associé au sens, puisque les sens permettent de percevoir l’information, et la mémoire d’en garder une trace dans le cerveau.

    Je vous montre le ridicule de la théorie « VAK ».
    Supposons que vous dites que vous seriez visuel. Si je vous fais écouter une chanson, un fichier audio, et que je vous demande de me retranscrire ce qui a été dit, c’est bien évidemment votre mémoire auditive qui a été stimulée car les sons sont perceptibles par l’oreille. Vous aurez beau dite « je suis visuel », ce n’est pas avec vos yeux que vous aurez pu mémoriser ce fichier audio !
    De même, si vous dites que vous êtes auditif, et que je vous présente une œuvre d’art comme une peinture ou une sculpture, je vous demande de la décrire après l’avoir vu pendant 10 secondes. C’est évidemment votre mémoire visuelle qui est stimulée, ce n’est pas avec vos yeux que vous risquez de percevoir ces informations.

    Un aveugle ( de naissance ) ne pourra, naturellement, pas mémoriser d’information visuelle, il n’aura donc pas de mémoire visuelle. Pareil pour un sourd, il ne peut pas percevoir les sons, il ne peut donc pas avoir de mémoire auditive.
    J’entends trop souvent des gens dirent « Je n’ai pas de mémoire visuel »,  » Je n’ai pas une mémoire auditive », alors que c’est faux.

    Je me pose beaucoup de question, et il s’avère que j’ai trouvé beaucoup de contradiction dans cette théorie.

    Pour être sûre et vérifiée que ce que je pense s’avère être vraie, j’ai lu beaucoup d’articles et de livres sur la mémoire.
    Il s’avère que cette théorie « VAK » est fausse. Mes réfléxions étaient donc juste.

    Je vous laisse cette article qui aborde ce sujet : https://www.ababord.org/Les-styles-d-apprentissage-en

    Je tiens à vous dire également que j’adore votre site et je le trouve excellent : les article sont bien écrit, claires et bien structurés.

    Je vous propose un livre très complet et très intéressant sur les capacités et le fonctionnement du cerveau : « Les 12 lois du cerveau » de John Medina ( Neuroscientifique ).

    Qu’en pensez-vous ?

    Bonne continuation.

    • Merci de votre partage et de votre témoignage, je suis effectivement sur le même point de vue. Pour moi, les associations pour mémoriser se font sur tous les canaux en même temps, avec une grosse partie visuelle (oui même ceux qui ne se disent pas « visuels »)

  • Bonjour à tous

    Je voudrais apporter une nuance à ce que dit Brice sur la théorie VAK (visuels, auditifs, kinesthésiques).
    S’il rejette à ce point cette idée, est-ce parce qu’il l’entend comme un déterminisme, quelque chose comme : « Untel est auditif, et seulement auditif, et il le restera toute sa vie. » ? Cette idée ne me plairait pas non plus, c’est certain.

    En reprenant la comparaison de Jean-Yves, je pense que :
    – Un parfumeur a développé beaucoup d’autoroutes de synapses dans la zone « mémoire olfactive », alors que la plupart des autres gens n’y ont que des tout petits chemins, par comparaison. .. De même pour un cuisinier, qui aura en plus créé des autoroutes dans sa zone de « mémoire gustative ».
    – Un artiste peintre a développé beaucoup plus d’autoroutes dans sa zone de mémoire visuelle que la plupart des gens, même si c’est aussi (probablement) leur zone la plus développée.
    – J’y repense maintenant : aux USA, il a été prouvé par imagerie cérébrale qu’une zone du cerveau correspondant aux capacités d’orientation était beaucoup plus développée (physiquement, en « matière cérébrale ») chez les chauffeurs de taxis ; ils ne sont pas « nés comme ça », ils l’ont développée au cours de leurs apprentissages. Je n’en sais pas plus pour le moment… c’est juste une « pièce du puzzle » à essayer de placer.

    Donc : un « plutôt auditif » serait quelqu’un qui a :
    – Comme tout le monde, des chemins grands, petits, ou moyens, dans toutes les zones (y compris mémoire affective, logique, verbale, etc. qui à mon avis comptent beaucoup aussi) ;
    – ET plein d’autoroutes dans les zones de mémoire auditive.
    Et comme c’est pour lui, son instrument de travail le plus accessible, il va continuer à le développer de plus en plus, donc se créer de plus en plus d’autoroutes dans cette zone.

    C’est ce qu’Antoine de la Garanderie appelle sa « langue maternelle » : le fonctionnement mental qu’une personne a développé en premier, et avec lequel elle se sent le plus à l’aise.
    Si cette personne ne fait pas de travail spécifique, c’est ce fonctionnement mental qu’elle gardera toute sa vie. Mais si elle prend conscience qu’elle peut l’enrichir en créant des routes de plus en plus larges dans d’autres zones de son cerveau, elle pourra le faire.

    La Garanderie est le créateur de la Gestion Mentale ; c’était l’un des premiers à parler de fonctionnement mental visuel et / ou auditif. Son approche vise à aider des apprenants étiquetés de « pas capables », simplement parce qu’on n’avait pas compris leur démarche au cours de leur apprentissage. Et il n’aimerait certainement pas que son travail aboutisse à un étiquetage de plus…

    Encore une autre influence, qui va rendre plus ou moins facile le fait de créer des chemins ou des autoroutes : nos croyances subconscientes, bien sûr ! Si on est persuadé qu’on n’est « que » visuel, on aura du mal à créer des synapses dans d’autres zones… et que dire si on est persuadé qu’on est « nul » ! (quel gâchis). Heureusement qu’il existe de plus en plus de techniques de développement personnel pour remédier aux ravages que font de telles croyances.

    Dans mon commentaire du 19 août 2013 (au même article), on voit « in vivo » un exemple de création de nouveaux « petits chemins » dans ma zone de mémoire auditive, un peu trop sous-développée : j’vous jure que c’était laborieux ! 😉 Et ces petits chemins ont été de nouveau envahis par la forêt vierge, sûr : je n’ai pas fait d’effort dans ce sens-là depuis.
    Mais quand je prendrai le temps de remettre au piano, là, « petits chemins deviendront grands », parce que j’aurai une vraie raison de les entretenir, et que j’ai bien plus d’outils qu’avant : la Gestion Mentale (de La Garanderie), l’EFT, et … les méthodes de Potion de Vie, merci Jean-Yves 😉

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